L'exemplaire du V.te Mermet, un témoin qui servit le Roi Louis XVI et
l'Empereur Napoléon, avec ses notes manuscrites.
STAEL-HOLSTEIN DE LAUNEY Anne-Louise-Germaine (B.nne DE). (Paris, 1766 - Paris, 1817)
"CONSIDERATIONS SUR LES PRINCIPAUX EVENEMENTS DE LA REVOLUTION FRANCOISE".
1818, Paris, Delaunay, Bossange et Masson.
(avec :)
BAILLEUL Jacques-Charles. (Brettelle-du-Grand-Caux, 1762 - Paris, 1843)
"EXAMEN CRITIQUE DE L'OUVRAGE POSTHUME DE M.ME LA B.NNE DE STAEL".
1818, Paris, A. Bailleul.
2 Ouvrages en 5 volumes in-8° (3 tomes en 3 volumes − 2 tomes en 2 volumes) (208x134 mm) (dimensions pages 199x122 mm)
I: X, 440 pp. ; II: (2) ff., 424 pp. ; III: (2) ff., 395 pp., (1) f. (errata);
I: (2) ff., IV, 396 pp. ; II: (2) ff., 484 pp.
Reliure uniforme de l'époque en demi-basane havane granitée, à petits coins de vélin. Dos lisse avec décorations dorées et pièces de titre en maroquin orange et de tomaison en maroquin bleu. Tranches jaune pâle.
Edition Originale posthume de l'ouvrage de M.me de Staël, publiée par les soins de son fils Auguste de Staël et de son gendre Victor de Broglie, et édition Originale du commentaire de Bailleul, un des girondins les plus modérés et, ensuite, membre de la Convention.
Petits manques aux coiffes supérieures des tomes I, II des "Considérations" et du t. I de l' "Examen", petites fentes et usures à quelques mors, aux coupes et à quelques coins; petite déchirure dans la marge inférieure de la p. 7, sans atteinte au texte, et petit manque de papier dans la marge supérieure des 25 derniers ff. du t. I des "Considérations". Rousseurs et brunisseurs à quelques cahiers du vol. II de l' "Examen" seulement ; tout le reste frais et sans aucune rousseur. Séduisants exemplaires en reliure uniforme.
"A la fois politique, philosophique, littéraire et critique, son oeuvre est d'une remarquable harmonie et d'une grande liberté de pensée. M.me de Staël, spectatrice d'évènements capitaux, passionnée de politique, en a amplement traité. Dans les Considérations sur la Révolution, elle donne une grande étude idéologique des années 1780 au début de la Révolution". (En Français dans le texte)
Provenance :
Séduisant exemplaire annoté par son premier possesseur, le Vicomte Julien-Auguste-Joseph Mermet (Quesnoy, 1772 - Paris, 1837).
(Une note manuscrite indique cette appartenance)
Il entre dans la cavalerie le 10 mai 1788, où il sert jusqu'en 1791 (*).
Chef d'escadron au 7e régiment de hussards, Colonel du 10e hussards, puis Général de brigade en 1796. Nommé Chef d'Etat-Major du Général Hoche, il participe ensuite à la campagne d'Italie. Il se signale dans plusieurs batailles et en 1805 il est nommé Général de division, puis Baron de l'Empire. Sa bravoure est récompensée sous la première Restauration avec sa nomination comme Inspecteur général de Cavalerie et avec le titre de Chevalier de Saint-Louis (1814). Sous la seconde Restauration il est fait Vicomte (1817), devient gentilhomme du Roi (1821), Commandeur de l'Ordre de Saint-Louis (1823) et Aide de camp de Charles X (1826).
- Mermet avec ses notes manuscrites témoigne de sa présence et de ce qu'il a vu directement dans les rues de Paris pendant les premières journées de la prise de la Bastille et des troubles de la Révolution:
"Des que la nouvelle du départ de M. Necker fut répandue à Paris, on barricada les rues, chacun se fit garde national... Une foule innombrable d'hommes de la même opinion s'embrassoient dans les rues comme des frères, et l'armée du peuple de Paris, composée de plus de cent mille hommes, se forma dans un instant comme par miracle".
"Cela est vrai, je l'ai vu". (t. I, p. 239)
"Je vis le Roi arriver à Paris. J'étais auprès de la portière de sa voiture (*) de temps en temps lui parlant comme tant d'autres avec émotion avec affection; il nous appelait ses amis... tout le monde le comblait de bénédictions... Voilà ce que j'ai vu, je ne l'oublierai jamais. Qui donc chercha à humilier cet infortuné prince? En vérité M.me de Staël devait parler avec plus de circonspection de ce qu'elle n'avait pas vu". (t. I, p. 240)
- Il témoigne de la vérité de certains passages de M.me de Staël sur la période napoléonienne:
"Bonaparte... fit occuper la plupart des charges de sa maison par des nobles de l'ancien régime; il flattoit ainsi la nouvelle race en la mélant avec la vieille... il aimoit les flatteries des courtisans d'autrefois... Chaque fois qu'un gentilhomme de l'ancienne cour rappelait l'étiquette du temps jadis... il était accueilli comme s'il avait fait faire des progrès au bonheur de l'espèce humaine".
"Tout cela peut fort bien être: Bonaparte était assurément un très grand capitaine, un administrateur laborieux et vigilant, mais il ne savait pas tout...". (t. II, p. 332)
"Bonaparte a souvent pris sa cour pour son empire".
"Vrai, bien trouvé". (t. II, p. 333)
- Avec ses notes, quelques fois piquantes, il modère les points de vue ou les exagérations de M.me de Staël, fille du ministre Necker:
"Quand Necker fut nommé ministre, il ne restait que deux cent cinquante mille francs au trésor royal... Les fonds publics remontèrent de trente pour cent dans une matinée. Un tel effet, produit sur le crédit public par la confiance en un homme, n'a point d'exemple dans l'histoire".
"Vous plaisantez mon ange. Ils remontèrent bien autrement quand Bonaparte prit les rennes du gouvernement après le 18 Brumaire". (t. I, p. 159)
"Enfin M. Necker, avant de quitter sa place, se servit une dernière fois du respect qu'il inspirait...".
"Enfin M. Necker, et toujours M. Necker, m'ennuie". (t. I, p. 387)
(LCPCHIS-0001)
(2.000,00 €)
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