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MIRABEAU G.H. RIQUETTI (Comte DE)

 


 

"... libre ou non, je réclamerai, jusqu'à mon dernier soupir, les droits de l'espèce humaine. 

Eh! Quel moment plus propre à combattre le despotisme que celui où l'on gémit sous ses liens?"

 

L'exemplaire d'un Gentilhomme du Comte d'Artois, futur Charles X, du piquant texte de Mirabeau contre le pouvoir royal,

à marges immenses, non rogné.

 

 

 

MIRABEAU Gabriel-Honoré de RIQUETI (Comte DE). (Bignon, 1749 - Paris, 1791)

"DES LETTRES DE CACHET ET DES PRISONS D'ETAT".

1782, Hambourg.

 

2 tomes en 2 volumes in-8° (218x148 mm) (dimensions pages 218x143 mm)

 

I: XIV pp., (1) f. de titre, 366 pp., (1) f. (errata) ;

II: 237, (1) pp. dont 1 titre et 1 faux-titre.

Brochure grise d'attente de l'époque à décor de grille noire. Etiquettes avec titre et numéro de tomaison manuscrits aux dos. Dans une boîte de plexiglass.

 

Edition Originale de cet ouvrage, écrit par Mirabeau pendant sa détention au donjon de Vincennes.

Feuillets A1 et A2, A3 et A4 intervertis au t. II. Quelques très rares et infimes rousseurs. Petits manques de papier de la couverture en tête et en queue des dos.

Superbe exemplaire, tel que paru, à marges immenses car non rogné. Plus haut de 2 mm qu'un autre magnifique exemplaire vendu par nous en 2018.

Le second volume est rare, car saisi et détruit par les autorités prussiennes à la requête du gouvernement français.

 

Provenance :

 

Ex libris gravé et armorié de Mr. Bidault Gentilhomme de M.gr Comte d'Artois, avec numéro manuscrit de classement (n° 269).

 

Cachet humide d'une bibliothèque religieuse répété sur la couverture, le titre, p. 121 et la dernière page de chaque volume.

 

H. Aureole, Bibliographie sur Mirabeau: "Cet ouvrage, nouvelle dénonciation du pouvoir arbitraire, plaidoyer en faveur de la liberté individuelle, défense de la justice et de l'humanité contre le despotisme, eut un tel retentissement à l'époque, que Vergennes demanda à la Prusse (dont dépendait Neuchâtel) d'arrêter la publication de cet écrit licencieux, de le saisir et de détruire le manuscrit...".

 

"Je prouverai que la prérogative royale par laquelle un citoyen peut être détenu prisonnier, en vertu d'une lettre close & sans aucune forme judiciaire, est une violence contraire à notre droit public & réprouvée par nos lois: que fût-elle fondée sur un titre légal, elle n'en seroit pas moins illégitime & odieuse, parce qu'elle répugne au droit naturel, parce que les détentions arbitraires sont destructives de toute liberté, & que la liberté est le droit inaliénable de tous les hommes. Je prouverai enfin que l'usage des lettres de cachet est tyrannique, sous quelque point de vue qu'on l'envisage, & que son utilité prétendue, entièrement illusoire, ne sauroit jamais balancer les inconvénients terribles qui en résultent".

 

"Aucune animosité particulière ne m'excite: mon ouvrage n'est point une satyre maligne, fruit de l'aigreur & du ressentiment. On n'y trouvera ni anecdotes hasardées, ni fictions ingénieuses, ni exagérations. S'il contient quelque énergie, c'est celle des choses; si quelque chaleur, c'est la haine de l'injustice qui l'a produite".

 

Fils de l'économiste Victor Riquetti de Mirabeau, Gabriel-Honoré, après des études de droit, il est incorporé dans un régiment. Mais, d'abord à cause du libertinage et des fortes dettes accumulées et ensuite à cause d'une fuite avec une femme mariée, pour laquelle il est accusé de rapt et séduction, il est plusieurs fois enfermé par lettres de cachet, sur demande de son père, en prison. C'est pendant une fuite qu'il publie son Essai sur le Despotisme, qui dénonce l'arbitraire du pouvoir royal et c'est au donjon de Vincennes, où au même moment est enfermé aussi le Marquis de Sade, qu'il écrit l'ouvrage Des lettres de cachet et des prisons d'état.

Repoussé par la Noblesse, il est élu, comme député du Tiers Etat, pour l'Assemblée des Etats Généraux. Grâce à ses publications de journaliste, à ses discours politiques et à son oratoire, il est vite applaudi et aimé par le peuple et il est surnommé "l'Hercule de la Liberté".

Mais Mirabeau est toujours sans argent et fortement endetté et, dans cette condition, après avoir toujours critiqué le pouvoir royal, "la dégradation de la monarchie déterminé son revirement politique. Il devient le plus solide appui de Louis XVI et de Marie-Antoinette, en étant notamment le conseiller privé de Louis XVI, fonction secrète pour laquelle il se fait rémunérer en livres d'or..." et se fait payer les dettes. "Auprès ses amis révolutionnaires, il appuiera les idées de la révolution, alors que pour le roi, et notamment la reine qu'il rencontre en secret, il se montre comme un ardeur défenseur de la monarchie. Trahissant des deux côtés et corrompu par de nombreuses factions, Mirabeau proposera au roi d'accepter la monarchie constitutionnelle voulue par l'Assemblée. Elle est selon lui, la seule sauvegarde possible de la royauté. Ses interventions à l'Assemblée permettront notamment à Madame Adelaïde et Madame Victoire, dernières filles de Louis XV encore en vie, d'émigrer en Savoie, alors qu'elles étaient retenues à Arnay-le-Duc. Après sa mort, quand on retrouvera des traces de sa correspondance avec la famille royale, Mirabeau sera haï par le peuple de Paris et, chose rare, de-panthéonisé".

 

Un seul autre exemplaire dans son cartonnage d'attente du temps, mesurant 190x118 mm, est passé sur le marché il y a trois ans (Libr. A. Sourget, cat. 10/2016 n. 53, 2.500,00 Euros).

 


(Barbier, II, 1246 ; Cioranescu, 45191 ; Einaudi, 3932 ; GRaesse, IV, 535 ; Quérard, VI, 156)

 

(LCPCLUM-0009)

 

(Vendu)

 

 

(Tous les livres provenant d'Italie possèdent la licence d'exportation (Attestato di Libera Circolazione) du Ministero dei Beni e Attività Culturali)

 

 

 

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